Marie, la plus terrible des ennemies du diable

Les grands textes sur la Très Sainte Vierge Marie

 

Ci-dessous un extrait du Traité de la Vraie Dévotion à la Sainte Vierge du grand apôtre marial, saint Louis-Marie Grignion de Montfort.

« Jamais Dieu n’a fait et formé qu’une inimitié, mais irréconciliable, qui durera et augmentera même jusqu’à la fin : c’est entre Marie, sa digne Mère, et le diable, entre les enfants et serviteurs de la Sainte Vierge, et les enfants et suppôts de Lucifer.

« En sorte que la plus terrible des ennemies que Dieu ait faite contre le diable, c’est Marie, sa sainte Mère.

« Il lui a même donné, dès le paradis terrestre, quoiqu’elle ne fût encore que dans Son idée, tant de haine contre ce maudit ennemi de Dieu, tant d’industrie pour découvrir la malice de cet ancien serpent, tant de force pour vaincre, terrasser et écraser cet orgueilleux impie, que celui-ci la craint plus, non seulement que tous les anges et les hommes, mais, en un sens, que Dieu lui-même.

« Ce n’est pas que la colère, la haine et la puissance de Dieu ne soient infiniment plus grandes que celles de la très Sainte Vierge, puisque les perfections de Marie sont limitées, mais c’est premièrement parce que Satan, étant orgueilleux, souffre infiniment plus d’être vaincu et puni par une petite et humble servante de Dieu, et son humilité l’humilie plus que le pouvoir divin. Secondement parce que Dieu a donné à Marie un si grand pouvoir contre les diables, qu’ils craignent plus, comme ils ont été souvent obligés de l’avouer, malgré eux, par la bouche des possédés, un seul de ses soupirs pour quelque âme, que les prières de tous les saints, et une seule de ses menaces contre eux que tous les autres tourments.

« Ce que Lucifer a perdu par orgueil, Marie l’a gagné par humilité.

« Ce qu’Ève a damné et perdu par désobéissance, Marie l’a sauvé par obéissance.

« Ève, en obéissant au serpent, a perdu tous ses enfants avec elle, et les lui a livrés.

« Marie, s’étant rendue parfaitement fidèle à Dieu, a sauvé tous ses enfants et serviteurs avec elle, et les a consacrés à sa Majesté.

« Non seulement Dieu a mis une inimitié, mais des inimitiés entre Marie et le démon, et entre la race de la Sainte Vierge et la race du démon : c’est-à-dire que Dieu a mis des inimitiés, antipathies et haines secrètes entre les vrais enfants et serviteurs de la Sainte Vierge et les enfants et esclaves du diable.

« Ils ne s’aiment point mutuellement, ils n’ont point de correspondance intérieure les uns avec les autres. Les enfants de Bélial, les esclaves de Satan, les amis du monde (car c’est la même chose), ont toujours persécuté jusqu’ici et persécuteront plus que jamais ceux et celles qui appartiennent à la très Sainte Vierge, comme autrefois Caïn persécuta son frère Abel, et Ésaü son frère Jacob, qui sont les figures des réprouvés et des prédestinés.

« Mais l’humble Marie aura toujours la victoire sur cet orgueilleux, et si grande, qu’elle ira jusqu’à lui écraser la tête où réside son orgueil.

« Elle découvrira toujours sa malice de serpent. Elle éventera ses pièges infernaux, elle dissipera ses conseils diaboliques, et garantira jusqu’à la fin des temps ses fidèles serviteurs de sa patte cruelle. Mais le pouvoir de Marie sur tous les diables éclatera particulièrement dans les derniers temps, où Satan mettra des embûches à son talon, c’est-à-dire à ses humbles esclaves et à ses pauvres enfants.

« Ils seront petits et pauvres selon le monde, et abaissés devant tous comme le talon, foulés et persécutés comme le talon l’est à l’égard des autres membres du corps.

« Mais, en échange, ils seront riches en grâces de Dieu, que Marie leur distribuera abondamment : grands et relevés en sainteté devant Dieu, supérieurs à toute créature par leur zèle animé, et si fortement appuyés du secours divin, qu’avec l’humilité de leur talon, en union de Marie, ils écraseront la tête du diable et feront triompher Jésus-Christ. »